05/05/2011

in a better world

In a better world, c’est le titre en anglais du film danois de Susanne Bier (Oscar 2011 pour le meilleur film étranger), qui convie d’emblée à penser que serait « un monde meilleur » que celui d'aujourd’hui. On peut imaginer une myriade de scénarios qu’on arrivera à déchiffrer un à un jusqu’à la fin du film : in a better world donc, on ne passera pas par la mort pour dire qu’on aime ; in a better world, le deuil d’une mère ne remplira plus l’enfant de rage pour le pousser à se venger sur tout jusqu’à l’excès, à la folie ; la barbarie d’un homme monstrueux au Kenya n’ouvrira plus le ventre des jeunes mères pour voler leur bébé ; et in a better world, les parents pourront expliquer aux enfants la véritable violence.

Le film fait passer un message humain et humanitaire par excellence : là où l’amour passe, la mort ne tient pas, et une famille qui s’aime se réunit toujours, même si c’est par le détour de la catastrophe. Le personnage du médecin y est symbolique. Quant à la fin, s’aucuns pourraient la trouver beaucoup trop parfaite, presque sans faille, invraisemblable. Mais le message voulu ne saura nous tromper : la vie triomphe car il y a de l’amour dans toutes ses variantes : attachement, affection, amitié… Ainsi est-il que ceux qui croient au merveilleux de la vie, sortent de la salle de cinéma avec un sourire par-delà l’émotion, les larmes, en se disant peut-être oui, cela existe : l’enfant blessé guérit, le fils prodigue se réconcilie avec le père, le monstre du Kenya est tiré dans la poussière et tué par la communauté, les parents presque divorcés se retrouvent… Cet univers-là est la métaphore même du monde meilleur, un monde qui s’est transformé, est devenu en bien par rapport au début.

Pour ce qui est de la production, il est évident que dans l’imbrication des trois fils narratifs tissés par la douleur, dans le va-et-vient du monde africain et occidental en tension, dans les impasses des familles, il y a quelque chose de la sensibilité empathique et aiguisée de Suzanne Bier qui se transmet ; son art subtil de cinéaste qui donne à voir la force et la fragilité de l’être humain, ainsi que les menaces qui surgissent de l’intérieur et de l’extérieur là où on les attend le moins.

Bref : un film qui émeut et donne à penser ; un film de ceux qu’on ne voit pas assez souvent. 


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