17/09/2011

17 septembre

Écrire sur une mouche, Marguerite Duras l’a fait. Elle le raconte dans Écrire. Un jour d’été, dans sa maison de Neauphle-le-Château, elle est restée quinze ou vingt minutes à contempler cette mouche se débattre jusqu’à ce que la vie la quitte. Ce que Duras nous dit ici, c’est que les mots parviennent à transformer l'instant le plus anodin en événement singulier. On dit la mort d’une bête, d’un oiseau, d’une plante, mais pour une mouche… que dire ? C’est dans l’écrit de Duras, dans ma lecture aussi, que cette mouche existe encore aujourd’hui, vingt ans après..

C'est vrai que la plupart d’entre nous, nous contemplons, observons, traversons le monde sans l'écrire. Parfois, il nous arrive même de voir une mouche agoniser, et nous ne l'écrivons pas. Les jours passent, la vie avance ; les heures, minutes, secondes s’écoulent, et soudain, panique (comme moi, ce soir) : qu’est-ce qu’il en reste de ces perceptions, sensations, observations ? Sans doute, nous sommes des surfaces absorbantes, des têtes remplies de souvenirs, des âmes fragilisées de nostalgies, mais tout cela, pourra-t-il remplacer le mot écrit ? Ce mot que d’autres pourront peut-être lire un jour..

Je suis idéaliste si vous voulez. Écrire pour mieux vivre, rêvasser, contempler, imaginer.
Il y a un choix.
L’écrit, ça passe comme le vent, c’est nu, c’est fort, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre dans la vie, promesse de quelque chose..

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