23/09/2011

la peine de mort

Le jour où Troy Davis est exécuté en Géorgie aux Etats-Unis, je suis en train de finir le dernier livre de Catherine Mavrikakis, Les derniers jours de Smokey Nelson. C’est un roman polyphonique, axé essentiellement sur trois voix, très différentes, toutes infléchies par le meurtre qu’a commis Smokey Nelson. Dix-neuf ans plus tard, ces trois destins sont à nouveau fléchis par l’exécution du meurtrier.

« Même s’il ne craignait absolument pas les morts ou Dieu, écrit Mavrikakis, Smokey commençait à comprendre combien ceux qui ont disparu ne laissent pas d’une façon ou d’une autre certains vivants en paix ». Porter des fantômes, écrire des personnages, semble être le même combat pour l’écrivaine ; la peine de mort, les ombres, l’absurde. Elle nous sensibilise ici sur le droit de mourir. C’est une sorte de liberté face à cette condamnation qui fait qu’on ne sait pas quand on mourra, comment.  

Je pense, c’est vrai, que la vie est infinie, mais la lecture de ce roman m’amène vers les limites du sens. Je sens énormément la finitude, dans tout. J’ai l’impression d’être dans un conte à rebours, pas désagréable, parsemé de rire et de douleur, avec des choses que je ne referais pas. Ainsi est-il des livres attachants qui restent avec nous longtemps ; ce sont des voix qui nous font questionner nos propres voies dans le monde. 

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