08/11/2011

attendre

Savoir que quelqu’un est malade, que quelqu’un subit une opération, que quelqu’un peut te suivre des yeux et attendre un mot – tout cela te pèse, t’angoisse, te blesse.

Voilà pourquoi on a tant parlé, tant écrit, tant donné l’alarme sur notre vie, sur notre monde que voir le soleil, les nuages, que sortir dans la rue, marcher sur des cailloux, regarder des gens sourire émeut comme une grâce. Un rêve réel qu’on voudrait faire durer. Un rêve qui est là, palpable.

Autre chose compte-t-elle maintenant ? Attendre peut-être, une nouvelle ou un nouvel écrit ; espérer comme Marguerite Duras que « il y aura une écriture du non-écrit. Une écriture brève, sans grammaire, une écriture de mots seuls. Des mots sans grammaire de soutien. Égarés. Là écrits. Et quittés aussitôt ». Elle va avoir 80 ans quand elle écrit ces lignes ; elle passe le témoin. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire